LE VIRUS EBOLA EN AFRIQUE DE L’OUEST


Première image d'une particule virale Ebola obtenue par microscopie électronique en transmission en octobre 1976.
Le virus Ebola appartient à la famille des filovirus, qui regroupe des virus à l'apparence filamenteuse caractéristique. Des chauves-souris frugivores de la famille des ptéropodidés constituent vraisemblablement le réservoir naturel du virus, mais d'autres mammifères peuvent être infectés. Chez l'homme et les autres primates, il provoque la maladie à virus Ebola, et a causé plusieurs épidémies. Cette maladie, pour laquelle il n'existe pas de traitement homologué, a un taux de létalité allant de 25 % à 90 % chez l'humain2 avec un total de 16 159 cas recensés au 27 octobre 2014 dont 13 772 cas en 2014. La transmission entre humains se fait principalement par contact direct avec des fluides corporels.
1.    HISTOIRE
Le virus Ebola a été nommé ainsi en référence à une rivière passant près de la ville de Yambuku, dans le nord du Zaïre, aujourd'hui République démocratique du Congo. C'est à l'hôpital de cette localité que le premier cas de fièvre hémorragique Ebola fut identifié, en septembre 1976 par le médecin belge Peter Piot de l'Institut de médecine tropicale d'Anvers, annonçant une première épidémie qui allait alors toucher 318 personnes et en tuer 280.
2.    LE VIRUS
Le nom des espèces virales validé par l'ICTV a sensiblement évolué depuis l'identification de ces virus. On distingue :
·         le virus Ebola proprement dit (EBOV), de l'espèce ebolavirus Zaïre (autrefois ZEBOV), ou sous-type Ebola Zaïre, identifié pour la première fois en 1976 au Zaïre, aujourd'hui République démocratique du Congo. C'est le plus virulent des cinq virus, à l'origine de l'épidémie de 2014 en Afrique de l'Ouest ;
·         le virus Soudan (SUDV), de l'espèce ebolavirus Soudan (autrefois SEBOV), ou sous-type Ebola Soudanendémique au Soudan du Sud et en Ouganda ;
·         le virus Reston (RESTV), de l'espèce ebolavirus Reston (autrefois REBOV), ou sous-type Ebola Reston, identifié en 1983 dans la région de Reston, aux États-Unis ;
·         le virus Forêt de Taï (TAFV), de l'espèce ebolavirus Forêt de Taï, autrefois ebolavirus Côte d'Ivoire (CIEBOV), ou sous-type Ebola Forêt de Taï (ou encore Ebola Côte d'Ivoire), identifié en 1994 dans le parc national de Taï, en Côte d'Ivoire, aux confins de la Guinée et du Libéria ;
·         le virus Bundibugyo (BDBV), de l'espèce ebolavirus Bundibugyo (autrefois BEBOV), ou sous-type Ebola Bundibugyo, identifié en 2008 dans la région de Bundibugyo, en Ouganda.
3.    STRUCTURE ET GENOME
Le virus Ebola peut être linéaire ou ramifié, long de 0,8 à 1 μm mais pouvant atteindre 14 μm par concatémérisation, c’est-à-dire formation d'une particule longue par concaténation de particules plus courtes, avec un diamètre constant de 80 nm.
4.    ÉCO-EPIDEMIOLOGIE
Le cycle du virus dans la nature est encore mal connu. On sait qu'il affecte certains grands singes et les chauves-souris. L'hypothèse est la suivante :
·         les chauves-souris sont porteuses saines ;
·         les chauves-souris contaminent les singes ;
·         les humains chassent en forêt, et se font contaminer, par exemple en « mangeant de la viande de brousse contaminée », ou en rencontrant les singes, ou encore en mangeant des chauves-souris.
5.    POUVOIR PATHOGENE
La période d’incubation varie de 2 à 21 jours, le plus souvent de 4 à 9 jours. Une semaine après le début des symptômes, les virions envahissent le sang et les cellules de la personne infectée.
La progression de la maladie atteint généralement le fonctionnement des organes vitaux, en particulier des reins et du foie. Ceci provoque des hémorragies internes importantes. La mort survient, peu de temps après, par défaillance polyviscérale et choc cardio-respiratoire.
Le virus Ebola sature tous les organes et les tissus à l’exception des os et des muscles moteurs. Il se forme d’abord de petits caillots de sang diffus dans l'ensemble des vaisseaux par coagulation intravasculaire disséminée, dont le mécanisme n'est pas clair47. Les caillots se collent ensuite aux parois des vaisseaux sanguins pour former un « pavage ». Plus l’infection progresse, plus les caillots sont nombreux, ce qui bloque les capillaires. Finalement, ils deviennent si nombreux qu’ils bloquent l’arrivée sanguine dans les divers organes du corps. Quelques parties du cerveau, du foie, des reins, des poumons, des testicules, de la peau et des intestins se nécrosent alors car elles souffrent d'un manque de sang oxygéné.
Une des particularités du virus Ebola est la brutalité avec laquelle il s’attaque aux tissus conjonctifs. Il provoque aussi des taches rouges appelées pétéchies résultant d'hémorragies sous-cutanées. Il affecte le collagène de la structure de la peau. Les sous-couches de la peau meurent et se liquéfient ce qui provoque des bulles blanches et rouges dites maculopapulaires. À ce stade, le simple fait de toucher la peau la déchire tant elle est amollie.
Le virus provoque une réaction inflammatoire importante mais certaines protéines virales semblent inhiber l'interféron.
Voici quelques images des effets physiques du virus Ebola :
              
6.    MODES DE TRANSMISSION
a)     ENTRE HUMAINS
Le contact direct avec les liquides organiques (sang, vomi, diarrhée, sueur, salive...) d’une personne infectée est la principale voie de contamination interhumaine.
Selon les conclusions de l'OMS à la date d'octobre 2014, les liquides les plus infectieux sont actuellement le sang, les selles et le vomi. Le virus ayant également été détecté dans le lait maternel et l’urine. La salive et les larmes peuvent également représenter un risque, bien que les données scientifiques ne soient actuellement pas concluantes selon l'OMS.
Les risques de propagation parmi le personnel hospitalier sont très élevés, particulièrement si la stérilisation du matériel n’est pas assurée.
La transmission du virus peut aussi s’effectuer par contacts étroits du malade avec ses proches. On entend par contacts étroits des contacts directs avec les liquides organiques d’une personne infectée, qu’elle soit vivante ou décédée. Les rituels funéraires de certains peuples d'Afrique centrale, consistant à laver le corps, puis à se rincer les mains dans une bassine commune, ont souvent favorisé la propagation du virus à travers la famille et les amis du défunt.
b)     ENTRE HUMAINS ET ANIMAUX
Lorsque les chauves-souris frugivores sont particulièrement abondantes, comme à Abidjan, et où elles sont un gibier très prisé, cet animal devient une source grave d'infection.
La transmission peut se produire chez des personnes ayant manipulé des primates infectés par le virus, morts ou vivants : cas des singes vendus comme viande de brousse sur les marchés en République démocratique du Congo ; des porcs qui ont excrété le virus dans leurs sécrétions rhinopharyngées et leurs selles après une inoculation expérimentale.
7.    SYMPTOMES
La maladie à virus Ebola se caractérise par une soudaine montée de fièvre accompagnée d'une fatigue physique, de douleurs musculaires, de céphalées ainsi que de maux de gorge. Débutent ensuite les diarrhées, les vomissements, les éruptions cutanées et l’insuffisance rénale et hépatique. Des hémorragies internes et externes surviennent ensuite, suivies du décès par choc cardio-respiratoire dans 50 à 90 % des cas.
La durée d’incubation ou le temps écoulé entre l’infection et l’apparition des symptômes varie de 2 à 21 jours mais elle est dans la plupart des cas de 4 à 9 jours.
Le décès peut survenir au bout de 6 à 16 jours.
8.    TRAITEMENT
La maladie causée par le virus est fatale dans 20 % à 90 % des cas. Cette large différence est due au fait que le virus Ebola est particulièrement dangereux en Afrique, où les soins sont limités et difficiles à fournir aux populations. Si le virus ne dispose d'aucun traitement spécifique, de nombreux traitements symptomatiques (réanimationréhydratation, transfusion...) peuvent permettre d'éviter le décès du patient.
Un vaccin vivant atténué expérimental donne des résultats encourageants chez le singe. Il a été administré en mars 2009 à une chercheuse travaillant sur le virus, après une possible contamination accidentelle. L'évolution en a été favorable.
9.    PRECAUTIONS
·         L'abattage des animaux infectés en utilisant des gants et un masque, avec une surveillance rigoureuse de l’enterrement ou de l’incinération des carcasses, peut s’avérer nécessaire pour réduire le risque de transmission de l’animal à l’homme. La restriction ou l’interdiction du déplacement des animaux à partir des élevages infectés vers d’autres zones peut réduire la propagation de la maladie.
·         Les produits (sang et viande) doivent être cuits soigneusement avant d’être consommés.
·         Les communautés touchées par le virus Ebola doivent informer la population de la nature de la maladie et des mesures prises pour endiguer la flambée, y compris lors des rites funéraires. Les personnes mortes de cette infection doivent être enterrées rapidement et sans prendre de risque.
·         L'imposition de la quarantaine, l’interdiction d’aller dans les hôpitaux, la suspension de la pratique des soins aux malades et des funérailles ainsi que la mise à l’écart des malades dans des huttes séparées qui sont désinfectées (de l'eau de javel à deux semaines d'intervalle suffit), parfois brûlées après la mort de leurs occupants, permettent d'endiguer les épidémies. Sur le terrain, il n’existe toujours pas de mesure plus sécuritaire si ce n’est le port du filtre à air.
·         Les recherches en laboratoires doivent être menées au sein d'installations de confinement de niveau de biosécurité 4. Les laboratoires de niveau 4 sont entièrement autonomes et possèdent un système de ventilation spécialisé, un sas d’entrée et de sortie, des enceintes de protection biologique de classe III, etc. Les procédures sur la stérilisation et la décontamination y sont rigoureusement appliquées et les employés revêtent une combinaison pressurisée.
10.  ÉPIDEMIE DE 2013-2014
Cette épidémie, commencée en décembre 2013, est parfois qualifiée d'« atypique », parce que non maîtrisée. En juillet 2014, elle évoluait de manière préoccupante en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. Le 20 août 2014, 844 décès étaient officiellement confirmés comme dus au virus. Une flambée s’est déclarée dans le district de Boende, qui est une région isolée de la province de l'Équateur, en République démocratique du Congo puis s'est éteinte.
Une autre flambée, avec de premiers cas relevés en mars 2014, sans lien avec l'autre épidémie, s'est étendue en Afrique de l'Ouest en devenant, selon l'OMS, en quelques mois « la plus importante et la plus complexe depuis la découverte du virus en 1976. Elle a produit plus de cas et de décès que toutes les précédentes flambées réunies. Cette flambée a également comme particularité de s’être propagée d’un pays à l’autre, partant de la Guinée pour toucher la Sierra Leone et le Libéria en traversant les frontières terrestres ; le Nigeria par l’intermédiaire d’un seul voyageur aérien. »
Le 6 octobre 2014, Ebola a officiellement tué 3 439 personnes, pour 7 478 malades déclarés en Afrique de l'Ouest, selon l’OMS.
Ce jour-là, un premier cas de malade ayant contracté le virus hors d'Afrique est signalé : Il s'agit d'une espagnole de 44 ans, aide-soignante dans l'hôpital Carlos III de Madrid où deux missionnaires catholiques espagnols sont morts d'Ebola (Manuel Garcia Viejo de Sierra et Miguel Pajares) après avoir été infecté en Sierra Leone et rapatriés en Espagne. Elle était partie en congé après le décès du frère Garcia Viejo le 25 septembre et a éprouvé les premiers symptômes le 30 septembre, puis a insisté pour subir les tests de détection du virus Ebola, alors que sa fièvre n'était pas encore très importante. Elle a été placée en quarantaine et transférée à l'hôpital Carlos III.
Le 8 octobre 2014, Thomas Eric Duncan, le premier patient atteint d’Ebola à avoir été diagnostiqué hors d’Afrique, est décédé à Dallas où il était hospitalisé, à l’âge de 42 ans.
Le 15 octobre, le président des Etats-Unis, Barack Obama, s'alarme de la propagation du virus Ebola et annule la majeure partie de ses déplacements pour se consacrer à la prévention contre le virus. Selon l'UNICEF, à ce jour, cette épidémie est la plus meurtrière et la plus largement étendue jamais documentée.
11.  VIRUS EBOLA EN RDC
L’épidémie du virus Ebola est déclarée en République démocratique du Congo. Le ministre de la Santé publique, Félix Kabange Numbi, a affirmé ce vendredi 17 août que douze cas dont sept décès ont été enregistrés en Province Orientale. Il invite la population à respecter des mesures d’hygiène individuelle et collective, indiquant qu’à ce jour, il n’y a ni médicament ni vaccin pour lutter contre cette épidémie qui a ressurgi en Ouganda au début du mois de juillet.
Félix Kabange demande à tous les Congolais d’éviter de toucher tout animal trouvé mort dans la forêt ou de consommer sa viande. « Il faut également éviter de toucher sans protection le sang, les vomissures ou les urines d’un malade ayant succombé ou qui souffre d’une fièvre hémorragique virale », ajoute-t-il. Le ministre assure que « plus vite seront appliques ces mesures préventives, plus vite la propagation de maladie sera arrêtée ».
Les derniers cas d’Ebola ont été recensés en RDC en 2007 dans la région de Mweka et Luebo au Kasaï-Occidental, causant la mort de cent soixante-huit personnes sur les quatre cents malades enregistrés en quatre mois.
Mr Daniel EBONDO Informaticien au C.S. L’AGE D’OR

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